Toute personne produisant des déchets dans le cadre de travaux de construction, de démolition ou de rénovation, est légalement tenue d’assurer leur gestion. Cela consiste à assurer leur élimination et à les recycler. En effet, leurs impacts environnementaux sont de plus en plus conséquents. Cette responsabilité touche aussi bien les professionnels que les particuliers.

Quelles sont les principales catégories de déchets de chantier ?

En principe, on distingue 3 grandes catégories de déchets provenant du BTP, pouvant représenter un danger pour l’environnement s’ils ne sont pas triés correctement. Pour mieux appréhender le tri des déchets, il convient d’en déterminer la nature. D’abord, il y a les déchets inertes, qui représentent la majorité des déchets de chantier. Il s’agit de déchets minéraux dont les caractéristiques physico-chimiques restent intactes lorsqu’ils sont stockés. Le plus souvent issus des activités de rénovation et de construction, ce type de déchet n’est pas biodégradable et ne peut pas se décomposer. Les déchets non dangereux non inertes, appelés aussi déchets industriels banals, constituent pour leurs parts moins de la moitié des déchets de chantier.

Ils ne sont pas dangereux, dans la mesure où ils ne sont ni corrosifs, ni explosifs et sont éligibles au recyclage gravats. Il s’agit du bois, plâtre, emballages, métaux, etc. Quant aux déchets dangereux, ils sont composés de substances toxiques et nuisibles à l’environnement. En raison de la nature de ces produits, leur traitement requiert une attention particulière. Ce sont les huiles, hydrocarbures, goudrons, piles, bouteilles de gaz, peintures, vernis … Ils nécessitent un emballage et un étiquetage, afin de ne pas être mélangés avec d’autres types de déchets. Au cas où ils ne pourraient être valorisés, leur propriétaire est alors tenu de les stocker dans des installations de stockage des déchets dangereux.

Comment valoriser les déchets du BTP ?

La valorisation et les déchets dépendent en premier de la nature du détritus en question. Concernant l’élimination des déchets inertes, leur valorisation peut se faire à travers de nombreux procédés. Par exemple, les pierres naturelles, la terre ainsi que le béton peuvent être valorisés en tant que granulats, pour substituer les granulats naturels utilisés dans les travaux d’infrastructures. En revanche, la gestion des déchets non dangereux non inertes est plus délicate. Elle s’effectue à travers une valorisation énergétique ou une valorisation de la matière. Le bois peut, par exemple, être utilisé dans des chaufferies, suite à une valorisation énergétique. Dans le cas d’une valorisation de la matière, il sera utilisé pour créer des pâtes à papier ou des panneaux.

De même pour les métaux, qu’on peut refondre pour réutiliser ensuite en métallurgie. Le plastique et les emballages peuvent être réutilisés immédiatement, pour préserver l’environnement. Les déchets dangereux peuvent aussi être valorisés par vitrification ou par sablage, lorsqu’ils disposent d’un revêtement en peintures au plomb. Il faut savoir que la loi oblige les professionnels à établir un document de suivi concernant l’évacuation des déchets dangereux. Aussi, chaque intermédiaire, quel que soit son rôle, devra renseigner et viser ce document. Ce suivi seul peut garantir la traçabilité de la gestion des déchets de chantier et constituer la preuve de leur élimination, dans le cadre des normes en vigueur.