La nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie, appelée PPE, a été présentée le 27 novembre dernier. Elle fixe des objectifs pour la transition énergétique de la France à horizon 2028 et s’inscrit ainsi dans un combat largement partagé par de nombreux acteurs du secteur de l’énergie tels que, par exemple, Action Climat France ou Direct Energie.

3 axes de rénovation énergétique

La PPE de novembre 2018 s’intéresse à trois principaux axes de progression énergétique :
– La production d’électricité : l’objectif est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité grâce à des investissements conséquents. Les acteurs de la filière renouvelable et les Organisations Non Gouvernementales luttant contre le changement climatique pensent malgré tout que les objectifs fixés et les investissements prévus ne sont pas assez importants.
– La production de chaleur : l’objectif principal est également l’augmentation de la part des énergies renouvelables parmi les moyens de production de chaleur, objectif auquel s’ajoute le remplacement des chaudières au fioul et des chauffages au charbon qui sont actuellement toujours en service dans de nombreux bâtiments malgré leur impact néfaste sur l’environnement.
– La production énergétique des bâtiments : cet article a justement pour objet de détailler les objectifs définis et les moyens prévus pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

Rénovation énergétique des bâtiments : ampleur et urgence

La rénovation énergétique des logements est considérée par de nombreux acteurs comme la clé de voûte de la transition énergétique. En effet, les bâtiments sont aujourd’hui en France responsables de 45% de la consommation énergétique totale, et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre. 3,8 millions de logements, notamment concentrés dans le parc social, sont très mal isolés et constituent des “passoires thermiques”.

Pourtant, la PPE 2018 ne prévoit pas réellement d’objectifs plus ambitieux et d’investissements plus conséquents que ceux prévus par le plan de “rénovation énergétique des bâtiments” adopté en 2015, et mis en place à partir de 2017. Elle reprend les mêmes mesures, jugées très en deçà des besoins par les associations écologistes et le secteur de la construction.

Objectifs du PPE pour les bâtiments

Les objectifs fixés par la PPE de novembre 2018 restent donc de :
– Rénover 500 000 logements par an, dont 100 000 logements dans le parc social où la concentration de “passoirs thermiques” est la plus forte,
– Réduire de 50% la consommation énergétique totale des bâtiments à horizon 2050.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement compte poursuivre ses investissements, en injectant par exemple 4,8 milliard d’euros pour rénover l’ensemble des bâtiments du parc public. Un effort est également fait pour mobiliser l’ensemble des acteurs, publics (les collectivités territoriales) et privés (les promoteurs immobiliers, EDF, etc) et pour trouver un moyen d’industrialiser la rénovation en menant des actions ciblées, reproductibles et compétitives avec résultats visibles à court terme.

Suivi des objectifs de rénovation énergétique des bâtiments

Les actions entreprises en 2017 et en 2018 n’ont pour le moment pas permis d’atteindre les objectifs fixés précédemment par la loi “rénovation énergétique des bâtiments”, et confirmés par la PPE. Si ces objectifs n’ont pu être atteints, c’est à la fois à cause d’un manque de financements et à cause de l’inertie inhérente à la rénovation des logements. La rénovation énergétique des bâtiments semble en effet avoir du mal à trouver son modèle économique, modèle qui se doit d’être viable sur le long terme.

Par ailleurs, mobiliser les ménages est difficile. Réduire le nombre de passoires thermiques qui sont une catastrophe énergétique pour le pays est indispensable, mais comment motiver les foyers à passer à l’action ? Une première mesure à été prise en transformant le crédit d’impôt pour la transition énergétique, qui nécessitait d’avancer les frais, en prime qui permet d’effectuer les travaux sans rien avancer. Cependant, une réelle motivation semble manquer encore puisque malgré cette mesure, peu de ménages entreprennent les démarches.